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La région hydrogéologique des Appalaches comprend la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec au sud du fleuve Saint-Laurent et l’île de Terre-Neuve. Cette région de 310 000 kilomètres carrés est peu peuplée et comprend de nombreuses activités forestières. Les ressources considérables en eaux de surface et les précipitations abondantes font en sorte que l’eau de surface est la principale source d’eau potable à l’extérieur des secteurs agricoles.
La température de l’eau océanique tempère le climat dans la partie est de la région. En hiver, l’importante couche de glace sur le fleuve Saint-Laurent peut contribuer à un climat plus typiquement continental pour les régions qui le bordent. Les températures varient selon deux régimes climatiques distincts : une région de climat maritime, avec des températures variant de -2 à 17 degrés Celsius, et une région de climat continental, où les températures moyennes tombent à -7 degrés Celsius en hiver et grimpent à 25 degrés Celsius en été. Les précipitations les plus abondantes, soit plus de 1600 millimètres, sont enregistrées le long de la côte méridionale de Terre-Neuve et dans les hautes terres du Cap-Breton. Par ailleurs, le secteur continental présente des précipitations maximales de 1200 millimètres. De fréquents dégels et averses de pluie au cœur de l’hiver dans la région maritime peuvent contribuer au développement d’un régime hydraulique complexe, avec d’importants événements de ruissellement et d’alimentation hivernaux, déclenchés par les accumulations de neige chargées d’eau.
En milieu continental, on observe généralement des forêts mixtes de conifères et de feuillus peuplées d’épinettes, de sapins baumiers, de bouleaux jaunes et d’érables à sucre. À Terre-Neuve, la végétation est diversifiée et varie d’un environnement de mousse et de bruyère dans les terres stériles d’Avalon à des peuplements de sapins baumiers et d’épinettes noires sur les pentes abruptes et humides des hautes terres. Une grande partie de la région côtière et des tourbières oligotrophes bombées est dominée par des peuplements dispersés d’épinettes blanches, d’épinettes noires et de mélèzes nains. Les tourbières de sphaigne forment un élément important du paysage.
La région peut être subdivisée en trois grandes régions physiographiques : les terrains montagneux, les hautes terres et les basses terres. La région est dominée par une surface d’érosion bien développée dans les hautes terres, qui est plus élevée au nord-ouest et qui s’incline graduellement vers l’océan en direction sud-est, passant de 1500 mètres en Gaspésie jusqu’à moins de la moitié au Cap-Breton et à Terre-Neuve. Les hautes terres forment la plus grande région physiographique. Au Nouveau-Brunswick, de grandes vallées fluviales (par exemple, de le long la rivière Restigouche) sont encaissées dans les hautes terres érodées. Les basses terres correspondent généralement au bassin des Maritimes. La géologie de la région des Appalaches représente une ancienne chaîne de montagnes fortement érodée. Le socle dans la région reflète cette évolution paléogéographique et tectonique, et est largement composé de roches métamorphiques et volcaniques. Les hautes terres granitiques sont présentes partout dans la région; elles constituent d’ailleurs un tiers du socle exposé. La couverture de sédiments de surface varie dans chaque région physiographique. En terrain montagneux, le socle exposé est prédominant, avec une mince couche discontinue de till, tandis que les hautes terres vallonnées présentent une couverture plus étendue de till. Les eskers et les autres formes glaciaires sont fréquents. Les basses terres présentent une couche de sédiments plus épaisse qui recouvre les vallées du socle.
Les aquifères rocheux représentent la principale source d’eau souterraine dans la région hydrogéologique des Appalaches. À Terre-Neuve, plus de 90 pour cent des puits extraient de l’eau du roc. Les fractures constituent la principale forme de stockage de l’eau souterraine, bien que les cavités créées par dissolution karstique soient localement importantes. Le débit d’eau souterraine dans les aquifères de roc fracturé est faible et variable en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve. Dans les régions comportant une épaisse couverture sédimentaire, le débit des puits dans les aquifères sédimentaires peut être considérablement plus élevé, moins variable et de meilleure qualité que dans les aquifères rocheux.